La forte pression migratoire à Mayotte, notamment en provenance de l’Union des Comores, engendre une situation économique et sociale extrêmement précaire pour de très nombreuses personnes vivant dans des bidonvilles ou des bangas (maison en tôle) sans eau ni électricité. Des milliers de mineurs se retrouvent ainsi isolés et beaucoup ne sont pas scolarisés.
Dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), l’accès à l’éducation et la non-discrimination sont des droits fondamentaux. Cependant à Mayotte, les établissements scolaires, ainsi que les centres de santé, sont saturés et trop d’enfants se retrouvent dans des situations d’isolement et d’errance où les risques de maltraitance, de délinquance ou d’exploitation sexuelle sont très élevés.
Depuis 2014, le VILLAGE D’EVA travaille pour améliorer les conditions de vie des enfants en grande souffrance, en menant des actions de plaidoyer auprès des politiques publiques en faveur des Droits de l’Enfant, en accompagnant les familles dans les démarches de scolarisation, en dispensant des savoirs de base aux enfants exclus du système scolaire et en intervenant sur l’éducation à la santé. Conscient que la non-scolarisation d’un enfant entraine de graves conséquences sur sa vie, mais aussi sur le développement de la communauté, le VILLAGE D’EVA s’appuie, entre autres, sur la loi française et sur la Convention Internationale des Droits de l’Enfant pour ces actions de plaidoyer.
Au-delà des actions de plaidoyer, les actions terrains du VILLAGE D’EVA à Mayotte, se concentrent sur l’éducation et la santé.
Pour l’éducation, cela se passe en trois étapes concrètes :
1/ Le VILLAGE D’EVA mène des actions de rattrapage scolaire avec l’apprentissage des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) et l’apprentissage des savoirs être (respect, bienveillance, collaboration, autodiscipline, empathie) pour permettre aux enfants non scolarisés de ne pas accumuler trop de retard. Cette première phase permet de faire un état des lieux de la situation de l’enfant et de proposer un suivi individualisé en fonction de ses capacités. Elle permet aussi de faire le lien avec la famille, lorsque cela est possible, de suivre les progrès de l’enfant et atteindre les objectifs prédéterminés ensemble.
2/ L’association accompagne des jeunes et leurs familles dans la constitution de dossier d’inscription scolaire jusqu’au dépôt de celui-ci dans les différentes institutions (mairies, rectorat) et l’intégration de l’enfant dans une école publique. Un accompagnement physique, à l’école ou la mairie, peut avoir lieu avec le parent et l’enfant pour les soutenir. Le VILLAGE D’EVA soutient aussi des tuteurs dans la constitution des dossiers de délégation d’autorité parentale afin de limiter les cas d’enfants isolés. Toutes ces difficultés d’intégration au système scolaire et à l’application du droit à l’éducation sont ensuite recensées pour objectiver les actions plaidoyer du VILLAGE D’EVA auprès des politiques publiques.
3/ Une fois l’enfant scolarisé, le VILLAGE D’EVA propose des actions de soutien scolaire pour son maintien à l’école.
Le VILLAGE D’EVA a également lancé le projet « Ma santé à l’école – Programme d’éducation à la santé ». Il s’agit d’actions de promotion de la santé et de prévention des risques en abordant trois thématiques : l’hygiène corporelle et bucco-dentaire, la nutrition et la santé sexuelle et reproductive.
En 2022, ce sont 844 enfants (449 filles et 395 garçons) et près de 50 parents qui ont été accompagnés directement par le VILLAGE D’EVA.