Le président comorien Azali Assoumani à Moroni, le 13 janvier 2024. OLYMPIA DE MAISMONT / AFPLe 14 janvier dernier avait lieu les élections présidentielles aux Comores. Le président sortant Azali Assoumani a été déclaré vainqueur dès le premier tour de l’élection.

Au lendemain du scrutin, un taux de participation historiquement bas de 16 % a été évoqué par l’opposition et la Commission Électorale Nationale Indépendante. Ce chiffre aurait été « redressé » par les magistrats de la plus haute juridiction comorienne, la Cour Suprême, pour atteindre finalement 56,44 %.

Cette réélection est très controversée et l’opposition dénonce des fraudes électorales. Malgré des dizaines de recours, des manifestations, de nombreuses violences, un mort et six blessés par balle, la Cour Suprême des Comores, dont les juges sont tous nommés par Azali Assoumani, a validé le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, le mercredi 24 janvier.

L’ancien colonel putschiste, à la tête des Comores depuis 2016, a donc obtenu officiellement 57,2 % des suffrages exprimés ainsi qu’un nouveau mandat de cinq ans. Une victoire rejetée « en bloc » par l’opposition qui a déjà indiqué son intention de saisir la chambre électorale afin de « mettre fin à cette mascarade qui viole le choix souverain des Comoriens ».

Selon Nasser Assoumani, le Directeur de l’ONG MAEECHA, partenaire de PARTAGE aux Comores depuis 2008, « les dégâts sont tant humains que matériels et malheureusement, ce sont les enfants et les jeunes qui en sont les premières victimes. »

Après des mois de grèves, pour améliorer le statut très précaire des enseignants, les écoles sont toutes à nouveau fermées. Celles qui ont servi de bureau de vote ont systématiquement été dégradées et les directeurs d’écoles impliqués dans le dépouillement des votes ont subi de lourdes pressions.

En plus de tout cela, la saison des pluies rend les routes de l’archipel, déjà vétustes, impraticables et dangereuses. Jusqu’à présent, le Nyumakele est inaccessible en voiture. Les routes sont bloquées et les équipes de MAEECHA ne peuvent donc plus se rendre dans leur bureau pour travailler.

Cependant, les tensions retombent peu à peu. Dès la fin du mois de janvier, les émeutes avaient pris fin, selon des journalistes comoriens, « après la distribution dans plusieurs quartiers de la capitale d’importantes sommes d’argent par le pouvoir à destination des leaders de la révolte. »

Les derniers manifestants toujours actifs malgré la répression ont été arrêtés. Les médias comoriens dénombrent l’arrestation de plus de deux cents manifestants à Moroni, capitale du pays.

Pour préparer la réhabilitation et la réouverture des écoles, MAEECHA continue de soutenir les Conseils d’écoles des 25 écoles publiques de la région du Nyumakele et les équipes s’organisent pour continuer au mieux leurs activités.