Savalou, Bénin

J’ai eu la chance de partir au Bénin, du 11 au 21 janvier 2023, rencontrer l’un des partenaires de PARTAGE, RACINES dont la mission principale est que tous les enfants aillent à l’école et y restent.

C’est avec deux de mes collègues, Marie Benketaf, responsable du suivi des programmes Afrique, et Sébastien Passel, responsable de l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale, que j’ai eu l’opportunité de faire de très belles rencontres humaines, des rencontres qui marquent, des rencontres où le mot « solidarité » prend une nouvelle saveur, des rencontres qui nous font dire, et je pense pouvoir dire « nous », que travailler pour la cause des enfants vulnérables a un sens, un but, un avenir grâce à toutes ces volontés qui agissent ensemble pour une cause commune.

Je m’appelle Sabrina Musial, je suis en charge de la communication à PARTAGE depuis 2018. Autant vous dire que me retrouver sur le terrain, visiter des écoles, des centres médicaux, échanger avec toutes ces personnes qui agissent sur place au quotidien, les équipes de RACINES, les directeurs d’école, les enseignant.es, les dames restauratrices, les inspecteurs, les familles et surtout les enfants, a été vécu comme une véritable chance.
Une chance de mieux comprendre la réalité des choses, de m’immerger dans un pays avec un contexte économique, éducatif et social très différent, de me confronter aux difficultés qu’ils rencontrent, mais aussi et surtout, aux idées, aux initiatives, aux actions que chacun a et défend, avec pour seul objectif commun l’amélioration de la vie des enfants dans la durée que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation, de la nutrition, mais aussi, et cela m’a particulièrement touchée, pour que les enfants aient une vie d’enfant.

Se soigner est important, aller à l’école est essentiel, se nourrir est vital, ce sont des droits fondamentaux que PARTAGE défend depuis 50 ans. Mais j’ai aussi vu des enfants heureux lorsqu’ils chantent et jouent d’un instrument, des enfants enthousiastes lorsqu’ils dansent, des enfants fiers lorsqu’ils lisent une histoire dans un livre, des enfants grandir quand ils prennent la parole devant les autres. Cela aussi est important, essentiel, vital.

Je souhaiterais évoquer chaque rencontre et chaque visite, mais cela serait trop long… Alors voici trois visites marquantes :

Visite de l’école primaire du village de Kotapka

Visite de l'école primaire du village de KotapkaNous commençons par rencontrer le Directeur qui nous présente son école, nous donne les effectifs et nous parle des enseignants. Il nous explique que depuis la rentrée, il y a déjà de l’abandon scolaire. En CI (cours d’initiation, classe avant le CP), il y avait 61 élèves à la rentrée, ils ne sont plus qu’une cinquantaine en janvier. Selon lui, les parents veulent mettre les enfants à l’école, mais leur situation est trop compliquée. Tobias A. Gbaguidi, le responsable d’unité de programmes à Savalou pour RACINES, insiste sur l’importance d’aller à l’école : « Il est important d’aller prendre le savoir et les capacités pour se débrouiller dans la vie, même si on ne finit pas col blanc et qu’on travaille dans les champs. »

Réunion avec les rédacteurs et rédactrices du Vignon Info envoyé aux marraines et aux parrains

Réunion avec les rédacteurs et rédactrices du Vignon Info envoyé aux marraines et aux parrainsC’est à l’école primaire de Galata que nous attendaient les élèves. Assis et sérieux, nous leur posons quelques questions. La première est, pourquoi ont-ils choisi de participer à la rédaction du Vignon Info ? L’un nous répond qu’il souhaite devenir journaliste, une autre nous dit que ça lui permet de développer ses idées, le dernier nous dit qu’il veut apprendre à lire mieux et plus. Ce sont les enfants qui choisissent les sujets abordés dans le Vignon Info, ils se concertent et réfléchissent ensemble. L’enseignant nous précise que les élèves qui participent à la rédaction du journal améliorent leur français, leur expression orale et écrite et qu’ils sont très motivés et très fiers d’être lus par des marraines et des parrains en France.

Visite de l’école maternelle et primaire de Coffè Agbala

Visite de l'école maternelle et primaire de Coffè AgbalaIl y a environ 80 élèves en CP, un peu moins dans les classes supérieures. Le Directeur nous raconte qu’avant, ils couraient après les enfants pour les faire venir à l’école. Maintenant, il n’y a plus assez de place pour les accueillir tous. Selon lui, c’est la cantine qui attire les élèves. Tout est préparé sur place pour les repas du midi. On donne le nombre d’élèves aux mamans restauratrices le matin et elles cuisinent en conséquence. L’État du Bénin paie le riz et les haricots et est très vigilant sur les rations, tout doit être rigoureusement pesé, car l’école doit rendre des comptes ensuite. S’il y a des erreurs, la cantine pourrait fermer. La cantine manque surtout de légumes, à cause des problèmes d’accès à l’eau, mais lors de la saison des pluies, ils peuvent cultiver dans les jardins et avoir des légumes pour améliorer la qualité nutritionnelle des repas.