burkina fasoLe Burkina Faso est un pays d’Afrique de l’Ouest à faible IDH* où les besoins en éducation sont immenses. C’est pourquoi Partage cherche à y renforcer ses actions de soutien à l’enfance.

Un nouveau partenariat au Burkina Faso

Avant de démarrer un partenariat avec une nouvelle organisation, il existe toute une série d’étapes permettant, à Partage et à l’éventuel futur partenaire, d’apprendre à se connaître et de s’assurer que les deux organisations partagent les mêmes valeurs et les mêmes objectifs.

En 2014, une mission exploratoire nous a permis de rentrer en contact avec l’Association Tin Tua, basée à Fada N’Gourma, dans l’est du pays. Une phase de première collaboration a débuté en 2015 (prolongée en raison du risque politique fin 2015-début 2016) par l’appui à l’amélioration des apprentissages dans les Ecoles Primaires Bilingues. Au début d’année 2017, la validation de ce nouveau partenariat burkinabè a été actée.

Tin Tua

Elèves burkinabè

Créée en 1989, « Tin Tua » (qui signifie « développons-nous nous-mêmes » en langue gulimancema) axe son travail sur la promotion du développement durable par les vecteurs de l’alphabétisation, de l’innovation pédagogique et de la formation professionnelle. A cette fin, elle accompagne les enfants, les adolescents et les femmes à se prendre en charge et à promouvoir leur auto-développement. En effet, dans toutes ses activités, Tin Tua s’inscrit dans une approche PARA (Participation, Appropriation, Responsabilisation et Autonomisation) qui a fait émerger 19 Diéma et leur regroupement en une fédération des Diéma. Un Diéma est une union d’au moins 12 groupements villageois géographiquement proches ayant la volonté de travailler et vivre ensemble.

Notre partenaire burkinabè Tin Tua part toujours des besoins réels du terrain. Il veille à ce que les populations soient associées à tout le processus de mise en œuvre et d’exécution de tous les projets de développement.

le bilinguisme scolaire

Tin Tua a mis en place une méthode d’enseignement très performante dans l’éducation de base : le bilinguisme scolaire. Celle-ci contribue ainsi au développement durable du pays, en garantissant une éducation de base de qualité à la population. Le programme mis en œuvre, actuellement soutenu par Partage, a pour objectif d’améliorer la qualité de l’Education de Base Non Formelle à travers l’appui aux Ecoles Primaires Bilingues de la région de l’Est. Ces écoles primaires bilingues Tin Tua ont été implantées dans des zones reculées et pauvres où l’Etat burkinabè n’avait pas encore construit d’écoles. Actuellement, elles sont au nombre de neuf dans toute la région de l’Est.

Le programme d’apprentissage se concentre sur 5 ans contrairement aux écoles classiques (6 ans). Il débute par l’apprentissage dans la langue maternelle (gulimancema) en intégrant des séances d’expression orale et de lecture-écriture en français. A partir de la 3e année, les cours se déroulent dans la seconde langue (français). De plus, les enfants pour la plupart issus de familles vulnérables bénéficient d’une cantine scolaire grâce à la dotation, par le gouvernement, de denrées de première nécessité. Cependant, celles-ci arrivent tardivement et ne couvrent pas tous les besoins. C’est pourquoi Tin Tua intervient en apportant son soutien à ces écoles.

Directeur école burkinabèMartin T. TAMBIGA, directeur d’une école bilingue

Je suis le directeur de l’école primaire bilingue du village de Bougui qui se trouve à 8 km de Fada. Dans une école bilingue, l’apprentissage se déroule d’abord dans la langue maternelle (gulmancema). Cependant, il intégre des séances d’expression orale et de lecture-écriture en français. A partir de la 3e année, les cours se déroulent dans la langue secondaire (français). Notre programme est de 5 ans.

Nos élèves rencontrent des difficultés d’ordre matériel notamment les livres qui sont souvent en nombre insuffisant, nous n’avons pas de cartes, globes terrestres… Lorsqu’il pleut, les classes sont inondées car nous avons une classe sous paillote qui est en très mauvais état. A l’école, il n’y a pas de forage. Les enfants font plus d’1 km pour puiser de l’eau.

Les dotations de la cantine scolaire envoyées par l’Etat arrivent tardivement et sont insuffisantes. Nous nous retrouvons souvent avec une cantine qui ne fonctionne pas par manque de vivres. Cela se ressent dans le rendement scolaire des enfants car certains ne mangent qu’à l’école. Cependant, l’année dernière grâce au partenariat Tin Tua/Partage nous avons pu tenir jusqu’à la fin de l’année. Cette année également la cantine fonctionne normalement.

Concernant les enseignants, la difficulté majeure est le manque de formation. En effet, certains sont affectés dans les écoles bilingues sans formation de base. Je voudrais dire merci à Tin Tua pour son appui et souhaiter bon vent au partenariat Tin Tua/Partage qui est une bouffée d’oxygène pour les écoles primaires bilingues.

*IDH : l’Indice de Développement Humain est un Indicateur statistique du Programme des Nations Unies pour le développement – PNUD. Il permet d’évaluer le niveau de vie de la population d’un pays. Il prend en compte l’espérance de vie, l’éducation et le pouvoir d’achat.