Zoom sur une action phare
Depuis 2006, SESOBEL pilote un projet innovant d’inclusion scolaire dans une école publique à Jezzine, au sud du Liban. Ce dispositif pionnier permet à des enfants avec des troubles d’apprentissage, déficiences intellectuelles, sensorielles ou motrices, troubles d’apprentissage ou maladies chroniques, d’intégrer le système scolaire ordinaire dans les meilleures conditions.
Deux modalités d’accueil sont proposées selon les besoins de l’enfant :
- Inclusion totale, où l’enfant suit l’ensemble des cours en classe ordinaire, en bénéficiant de soutiens thérapeutiques si nécessaire.
- Inclusion partielle, où l’enfant alterne entre des cours spécialisés et des activités éducatives adaptées, tout en restant intégrés au sein de l’école publique.
Ce programme vise à assurer un développement harmonieux de l’enfant, en collaboration avec les familles, les enseignants et les autorités scolaires, et s’inscrit dans une vision inclusive de l’éducation, fondée sur la dignité, le respect et la responsabilité collective.
Les activités
Au Liban, où près de 70 % des enfants handicapés n’ont pas accès à l’éducation et où 80 % de leurs familles vivent sous le seuil de pauvreté, Sesobel œuvre depuis 1976 pour défendre leurs droits et leur offrir un accompagnement adapté. Avec l’appui de PARTAGE, l’association déploie une approche globale qui combine éducation spécialisée, rééducation, accompagnement familial et inclusion scolaire.
Ses actions reposent sur trois pôles complémentaires :
- Aintoura, le centre principal, qui offre éducation spécialisée, rééducation et soutien aux familles.
- Jezzine, une école inclusive où enfants handicapés et valides apprennent ensemble, favorisant l’égalité des chances et le vivre-ensemble.
- Beyrouth, un centre de diagnostic qui assure un dépistage précoce et un suivi médical essentiel pour améliorer la qualité de vie des enfants.
Ce partenariat permet de répondre à des enjeux majeurs : le manque d’infrastructures scolaires adaptées, la pénurie de professionnels spécialisés, l’accès limité aux soins et aux thérapies, et la stigmatisation encore trop fréquente des enfants en situation de handicap. Chaque année, les actions du SESOBEL et de PARTAGE bénéficient directement à 1200 enfants.
Le Liban est plongé depuis 2019 dans une crise économique et institutionnelle profonde : effondrement monétaire, inflation élevée, paupérisation rapide, érosion de la confiance et exode des professionnels, notamment de santé et d’éducation. L’accueil de populations réfugiées pèse sur des services publics déjà fragilisés. Le système scolaire, très mixte (public/privé/associatif), subit des fermetures ponctuelles, des grèves et des double-journées ; la continuité pédagogique reste inégale selon les régions et la capacité des familles à absorber les coûts indirects (transport, fournitures, rattrapage).
Le système de santé, historiquement performant, fait face à des difficultés d’approvisionnement, à l’augmentation des restes à charge et à la fuite des compétences, avec des répercussions sur la santé maternelle et infantile. Dans ce contexte, l’accompagnement éducatif, psychosocial et nutritionnel des enfants est devenu un enjeu de première urgence pour éviter les ruptures d’apprentissage et les risques de décrochage durable.
Les chiffres clés
du Liban