Au moins un repas par jour pour chaque enfant

Je fais un don

BIKALPA : reconstruire l’espoir des enfants du Népal

Témoignage

Enfants bénéficiaires de BIKALPA au Népal entrain d'allumer des bougies

Publié le 13 octobre 2025

Partenaire de PARTAGE depuis 2004, BIKALPA est une organisation népalaise implantée à Katmandou, engagée pour le développement global et bienveillant de tous les enfants. Son action promeut l’égalité des chances, la paix, la non-violence et l’autonomisation des femmes et des jeunes, dans une approche humaniste et féministe.

 

Le Népal traverse actuellement une période particulièrement difficile, marquée par de profonds troubles politiques et sociaux ainsi que de lourdes pertes humaines, qui touchent durement les enfants et leurs familles. En septembre 2025, de vastes manifestations, principalement menées par des jeunes, ont éclaté à la suite de l’interdiction des réseaux sociaux, exprimant un fort mécontentement face à la corruption et au manque de perspectives. Ces mouvements ont conduit à la dissolution du Parlement et à la formation d’un gouvernement intérimaire. Quelques jours plus tard, le pays a été frappé par de violentes inondations, causant la mort de nombreuses personnes et aggravant encore la détresse des populations.

Nous sommes profondément émus par cette situation.

Voici le témoignage de la directrice de BIKALPA, qui partage son regard sur la situation et la résilience des communautés accompagnées.

« Namaste !

Merci beaucoup pour vos mots bienveillants et pour votre préoccupation face à la situation au Népal. PARTAGE a toujours été à nos côtés dans les moments les plus difficiles. Merci encore !

La situation actuelle est vraiment compliquée. Nous espérions un changement (et gardons l’espoir qu’il aura lieu), mais ce changement a un coût très lourd. Nous devons tous réfléchir à la situation politique présente (aux pertes humaines, aux destructions et aux dégâts matériels) mais la question essentielle reste : comment reconstruire ?

Nous avons vu des scènes de pillage, la destruction de bâtiments publics, privés et personnels et surtout, les écoles réduites en cendres. Les blessés sont soignés mais beaucoup ont perdu des amis ou des membres de leur famille. Notre peuple est en deuil, traumatisé, envahi par la culpabilité et la douleur. Ce qui m’inquiète le plus, c’est de savoir comment guérir leur colère, leur frustration et leur désespoir.

Ma petite-fille a seulement cinq ans et est en maternelle. J’ai été si triste de la voir regarder à la télévision l’incendie de son école. Elle était bouleversée et a dit : « Oh, j’aime mon école. » Elle se souvenait de toutes les petites choses qu’elle gardait dans son tiroir et m’a demandé si elles avaient brûlé. Je me demande comment elle va vivre cela, si elle pourra encore faire confiance, si elle se sentira en sécurité. L’école a informé les parents qu’ils devaient chercher un autre établissement. Ce sera une nouvelle épreuve pour elle, loin de ses amis. Il reste tant à faire !

Concernant les enfants de notre Mobile School et de l’Angan School, leurs familles rencontrent de graves difficultés financières : pendant l’état d’urgence, les parents n’ont pas pu travailler et 90 % d’entre eux vivent de petits boulots journaliers. À cela s’ajoute la période des congés nationaux pour le festival hindou de Dasain, une fête dédiée aux nouveaux vêtements, aux bons repas, aux visites familiales et aux bénédictions. Beaucoup de jeunes du bidonville de Jagritinagar ont participé aux manifestations de la « génération Z » ; deux d’entre eux ont été blessés par des balles en caoutchouc, mais ils se rétablissent. Comme toujours en temps de conflit, ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus.

Nous avons maintenant un gouvernement intérimaire, dirigé par l’ancienne première femme juge en chef. Elle n’a cependant pas encore pu former complètement son cabinet. Ce gouvernement est censé être composé de membres de la société civile mais les partis politiques refusent de lâcher prise. Le ministre de l’Éducation est un homme honnête et intègre mais il ne présente encore aucun plan ni stratégie pour améliorer la situation actuelle. Tout le monde parle des infrastructures visibles, mais les blessures invisibles, elles, sont négligées.

Bikalpa est actuellement fermé pour les congés de Dasain et rouvrira lundi prochain. Avant les vacances, nous avons organisé une prière de la lumière pour la paix avec les enfants. Bikalpa reste avant tout dédié aux enfants et s’engage à œuvrer pour la guérison de leurs blessures invisibles.

De manière étonnante, les manifestations ont cessé à l’aube du festival de Dasain. Selon la mythologie hindoue, Dasain célèbre la victoire du bien sur le mal par Devas (Dieu).

Espérons que ces protestations ouvriront la voie à un avenir meilleur ! Souhaitons un gouvernement stable et bien sûr, sans corruption ! »

RESTER INFORMÉ·E ET RECEVOIR NOTRE NEWSLETTER