Anciennes bénéficiaires d’un de nos partenaires libanais, Suzanne et Bernadette témoignent des programmes du Sesobel (SErvice SOcial pour le Bien Etre de L’enfant handicapé au Liban).
Suzanne, 33 ans
Découvrir que j’avais une infirmité motrice cérébrale a beaucoup choqué mes parents surtout que j’étais leur premier enfant. Après avoir consulté plusieurs médecins, l’un d’eux leur a conseillé d’aller au Sesobel. Là, dès la première rencontre avec la responsable de l’accueil familial, mes parents ont senti que je serais entre de bonnes mains.
J’ai ainsi commencé à suivre des séances de physiothérapie à raison d’une fois par semaine. J’ai ensuite intégré à l’âge de 3 ans la garderie. Je suivais un programme scolaire normal et profitais en parallèle d’une prise en charge ré-éducative. Ayant une belle voix, je chantais en solo dans la chorale du Sesobel dont je suis toujours membre.
… Après avoir subi une opération au niveau des pieds à l’âge de 8 ans, j’ai commencé avec joie à faire mes premiers pas avec l’aide d’un déambulateur. A l’âge de 14 ans, j’ai dû subir une autre opération pour l’allongement des ligaments des pieds… Je souffrais psychiquement et j’ai beaucoup maigri. Comme nous habitions une région lointaine, j’ai vécu avec ma mère et mon petit frère au Sesobel pour un an et demi. J’ai alors pu profiter d’une prise en charge rééducative intensive et suivre une psychothérapie nécessaire à mon état à cette période.
Mon cheminement au Sesobel m’a beaucoup aidé à dépasser mes difficultés et à me rendre compte que je suis importante malgré mon handicap et que j’ai un rôle dans la société… j’ai eu la chance à travers Partage d’avoir des parrains qui s’intéressaient à moi, qui me soutenaient moralement et financièrement. J’étais contente de recevoir leurs lettres que je gardais précieusement…
Bernadette, 24 ans
Je suis devenue infirme moteur cérébrale à la naissance suite à un manque d’oxygène. A l’âge de 3 ans, les médecins ont informé mes parents que je ne pourrai pas marcher…
…Mes parents m’ont inscrite avec mes sœurs dans une école ordinaire. Je passais mon temps à pleurer surtout pendant la récréation. Je restais seule en classe tandis que mes camarades jouaient dans la cour. Vu cette situation, la directrice de l’école convoqua ma mère pour lui dire qu’elle ne pouvait plus m’accueillir et l’a orienté vers le Sesobel.
Au début, je venais deux jours au Sesobel pour des séances de physiothérapie. Puis, plus régulièrement quand je fus intégrée dans le programme éducatif. Je me sentais bien entourée par l’équipe qui faisait tout son possible pour m’aider à développer mes capacités. Grâce au suivi ré-éducatif, j’ai été capable de marcher mais j’ai toujours une lenteur.
Tout au long de ce chemin passé au Sesobel, j’ai été aussi soutenue moralement et financièrement par des parrains et marraines qui m’ont manifesté un grand intérêt. Je me sentais valorisée parce qu’il y avait des gens qui pensaient à moi…C’était un plaisir pour moi de correspondre avec eux. Mes sœurs m’aidaient dans la rédaction des réponses, et je garde toujours leurs lettres et leurs photos !