Danielle a 50 ans et vit en France. Elle a commencé son parrainage avec Partage, il y 20 ans maintenant. Voici son témoignage.
J’ai la conviction que l’avenir économique et social d’un pays ne peut se faire sans une éducation de qualité et égalitaire. Quand l’association Partage m’a proposé de parrainer un enfant du programme de l’INEPE en Equateur, il m’a fallu regarder sur la carte pour situer ce pays…
Lorsque nous avons parrainé le premier enfant, cela a été de courte durée car il avait 6 mois et a été adopté aux Etats Unis pour son grand bonheur, je l’espère.
Partage m’a proposé de poursuivre mais j’ai souhaité que ce soit une fille, convaincue que les chances n’étaient pas les mêmes. Nous avons alors fait la connaissance de Janeth et cela a duré 7 années, avec des échanges très émouvants. Janeth avait l’âge de notre fils et a grandi avec lui dans nos pensées.
En 1996 ou 1997, une connaissance qui travaillait alors à Quito, m’a proposé d’aller rencontrer Janeth. A l’INEPE, il a reçu un accueil très chaleureux. Le personnel lui a expliqué tout le fonctionnement. Il m’a conforté dans l’idée que ce partenariat avait un sens et était géré de façon très sérieuse. Notre connaissance a même pu rendre visite à la famille.
Lorsque Janeth a quitté l’école, nous avons souhaité continuer sans plus choisir fille ou garçon. Chaque enfant mérite d’être aidé. Nous avons alors fait la connaissance de Santiago pour quelques années. Il est aujourd’hui à l’université. Après, nous avons partagé quelques temps avec Lady Angelina qui a déménagé.
Depuis une année, je suis l’heureuse marraine de Josue, que je viens de rencontrer. Je ne peux décrire à quel point cette rencontre m’a bouleversée. Ce petit bonhomme m’a acceptée comme s’il me connaissait depuis toujours. J’avais envisagé ce voyage depuis de nombreuses années, toujours remis pour diverses raisons. Je tenais vraiment à connaitre la culture des enfants avec qui nous avons partagé si longtemps. Tous les enfants m’ont émue, ils sont si attachants et nous donnent une grande leçon d’humilité. Ils n’ont pas de barrière d’âge, de nationalité ou de sexe, ils vous acceptent du moment que vous faites un pas vers eux…
Lors de mon arrivée dans les locaux de l’INEPE, j’ai d’abord été surprise par la taille de l’école et par l’ambiance joyeuse qui y règne. Ici, l’enfant est au centre des préoccupations et le personnel très dévoué, disponible pour chacun. L’école s’adapte aussi aux besoins de chaque famille, en prenant compte des difficultés individuelles. Chaque parent participe par du temps de travail pour l’école. Ils se sentent ainsi plus concernés par l’éducation de leur enfant.
Je suis restée impressionnée par l’infrastructure, les moyens mis à disposition du personnel et des enfants. L’enseignement y est de grande qualité et très varié (musical et artistique en plus des matières générales ). Grâce à des gens dévoués et exigeants qui ont mis toute leur énergie dans la réussite de ce programme. Nous avons pu faire connaissance d’une grande partie du personnel. Certains se sont investis dans l’aventure depuis le début, c’est à dire 30 ans. Ce qui dit tout de leur détermination et de leur courage.
Après avoir passé du temps avec les enfants, nous avons pu avoir une visite et une explication sur chaque aspect de l’organisation, qui va bien au-delà de l’enseignement. Il s’agit d’un véritable engagement communautaire où tout le monde est impliqué, l’enfant, le professeur, mais aussi la famille. Le but est de poursuivre à la maison tout ce qui est enseigné. Que la famille prenne conscience de l’effort énorme qui est fourni par toutes les personnes travaillant pour l’INEPE et qu’il se poursuive au-delà des murs de l’école.
Il y a aussi le jardin communautaire où toute la production de légumes nécessaires pour le centre est produite de façon biologique. Grâce à cela les enfants bénéficient d’une alimentation saine.
On a vraiment la sensation d’une grande famille où tout le monde se sent impliqué. Pour moi qui vient d’un pays où les gens sont de plus en plus individualistes, cela a été le signe que tout est encore possible avec des personnes de bonne volonté.
Notre travail de parrain est tellement dérisoire en comparaison de ce qui est fait sur place qu’on ne peut qu’être admiratif. Cependant notre mission est indispensable pour que chaque goutte versée puisse continuer à faire tourner ce grand moulin au seul profit des enfants.
Si certains parrains pouvaient encore avoir des doutes … je tiens à les rassurer ; comme on me l’a dit il y a de nombreuses années, « vas-y les yeux fermés ». Je conseille à tout parrain qui en aurait l’envie et la possibilité, de se déplacer pour voir sur place. Croyez moi, vous allez recevoir un million de fois plus que vous n’avez donné et reviendrez changé.