Témoignage de Stéphane HAMOUIS de Bel Avenir, partenaire de Partage à Madagascar.

En 2004, l’ONG Bel Avenir, partenaire malgache de Partage, a été interpelé par la présence de travail d’enfants parfois très jeunes sur de nombreux sites sur la ville de Tuléar dans le Sud de Madagascar. En échangeant avec les parents et les enfants, nous nous sommes rendus compte que les enfants accompagnaient leurs parents sur des lieux de travail comme l’exploitation du sel, la recherche de saphirs, la vente de produits au marché ou dans le rue, le travail à domicile… non pas par obligation mais plutôt par absence d’autres activités.

A Madagascar, scolariser ses enfants a un coût même dans les établissements publics. Les parents n’ont pas toujours les moyens et sont peu motivés face à un enseignement souvent de faible qualité et caractérisé par un fort taux d’absentéisme des instituteurs.

Notre première démarche a été de les sensibiliser à l’importance de l’éducation en se basant notamment sur leur activité professionnelle (on démontrait aux parents que leur analphabétisme était un inconvénient dans la négociation de la vente de leurs produits et qu’en sachant lire, écrire et compter, ils pouvaient augmenter leurs revenus).

Ensuite nous avons mis en place une école (dans une ancienne grange à sel) basée sur l’attractivité afin d’attirer les enfants à l’école. Les animations autour du jeu, de la musique et du sport étaient mises en avant. Le coût de la scolarisation y est très faible (0,07 € par mois).

Deux ans plus tard, une vraie école a été construise au cœur des Salines (où la majorité des enfants travaillaient) et aujourd’hui un enseignement de qualité est proposé à plus de 700 enfants.

A chaque rentrée scolaire, des enfants soumis au travail sur d’autres sites de la ville de Tuléar, s’inscrivent dans notre école.

Ainsi on peut se rendre compte que les mamans du monde entier souhaitent le meilleur pour leur enfant et le choisissent si elles en ont la possibilité. Notre rôle est de les aider dans ce choix.

Aujourd’hui, nous sommes fiers de parler au passé : ils étaient des enfants du travail !