Union des Comores - MAEECHA

Programme de soutien à l'éducation

CONTEXTE

Projet PARTAGE : Programme de soutien à l'éducation aux ComoresLes Comores sont l’un des pays les plus pauvres au monde ; 45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et environ 23,5 % vit dans l’extrême pauvreté. Le taux de chômage des jeunes est estimé à 44,5 % selon une étude conjointe (BIT, PNUD & FAO). Selon les organismes internationaux, cette situation est « la résultante de la crise de l’emploi en raison des effets de la crise financière mondiale et les crises internes répétées ». En effet, la structure de l’économie étant déjà en situation de handicap et l’arrivée de la maladie à coronavirus en 2019 a complètement rétréci le tissu économique ; grâce notamment aux restrictions (déplacements réduits, interdiction de rassemblements, etc.). Au-delà des problèmes sociaux engendrés par la COVID-19, les ménages comoriens ont vu une augmentation du prix estimée à 0,9 % pour l’année 2020.

Même si une croissance de l’ordre de 0,2 % pour l’année 2020 est enregistrée par la Banque Centrale, le pays est significativement impacté par une diminution des exportations de – 46 % et les importations ont diminué relativement de -2,5 % ; un manque à gagner estimé à 2 milliards KMF (4 millions d’euros).

Il n’y a pas eu de mesures sociales d’accompagnement de l’Etat face à la crise sanitaire.

En termes de politiques, l’Etat comorien à travers le Ministère de Finances et l’Ambassade France ont signé deux accords pour la mise en œuvre du Plan Comores Emergents (PCE). Il s’agit de l’accord central et l’accord d’établissement d’expertise technique qui permettront de débloquer les fonds promis par la France lors de la conférence des bailleurs à Paris.

Dans la zone d’intervention (Nyumakele), on observe une détérioration des infrastructures de base (dysfonctionnement dans les hôpitaux lié à un manque de ressources humaines et surtout de matériels médicaux, des routes délabrées, etc.). La région de Nyumakele est marquée aussi par sa proximité géographique avec l’île de Mayotte, ce qui favorise d’une certaine façon les déplacements vers cette île, du fait de la disponibilité d’opportunités de travail et de ses conditions sociales, jugées meilleures que celles sur les autres îles.

Au cours des trois dernières années, le prix des produits de rente (vanille girofle, ylang ylang) a significativement baissé, ce qui impacte principalement la population en milieu rurale, qui dépend fortement de ces produits pour la réalisation de certains projets familiaux.

Le système éducatif des Comores

Le système éducatif des Comores est structuré autour d’un enseignement hybride dans la mesure où, on a une coexistence de deux enseignements, autrefois opposés (l’apprentissage français et du coranique) que l’enfant apprenne dès le bas âge. L’amplification de l’offre éducative privée est venue aggraver la situation scolaire, dans le sens où, ce sont les établissements scolaires privés qui proposent des enseignements de qualité par rapport aux établissements publics. Il n’est plus un secret pour que les établissements scolaires (publics) vivent plus de l’aide au développement que des fonds propres de l’Etat comorien. C’est dans ce sens que l’Agence Française de Développement (AFD) s’est engagée à hauteur de 6 millions d’euros à financer un projet dénommé « Bundo La Malezi » visant à la réhabilitation de 33 établissements scolaires publics et privés ; dont 18 écoles primaires, 14 écoles privées et 4 lycées (les Lycées Said Mohamed Cheikh de Moroni, de Mutsamudu, de Fomboni et de Domoni).

En cours d’exécution sur l’étendue du territoire, l’Ambassade de France et le Ministère de l’éducation, à travers un partenariat, ont mis en place un projet de renforcement des compétences des enseignants. D’une durée de 12 mois, ce projet a pour objectif de ramener tous les enseignants, de toutes disciplines confondues au niveau B2 de français d’ici 2022.

Le Plan du développement France-Comores prévoit de débourser 9,7 milliards pour la rénovation de 45 établissements scolaires. En tout, 22 écoles primaires (11 à Ngazidja, 7 à Ndzuani, 4 à Mwali), 19 collèges (10 à Ngazidja, 7 à Ndzuani et 2 à Mwali) et 4 lycées (1 à Ngazidja, 2 à Ndzuani et 1 à Mwali).

Ce projet vise à améliorer l’environnement scolaire aux Comores. Malgré ces engagements, force est de constater que tous ces projets peinent à démarrer concrètement, ce qui crée une réelle frustration des populations bénéficiaires. A cela, s’ajoute un salaire maigre des enseignants, ainsi qu’un manque d’outils didactiques et pédagogiques ce qui ne permet pas de couvrir les besoins des agents, au égard à la flambée des prix. Pour tenter de régler ces manquements, l’Etat et les partenaires techniques et financiers ont mis des mécanismes forts capables d’améliorer l’efficacité du système éducatif.

Dans la zone d’intervention, l’on peut tenter une analyse situationnelle sur le secteur de l’éducation. Depuis que Maeecha s’y investit, on constate une amélioration des indicateurs liés à l’éducation. 80 % des écoles de la zone d’intervention disposent en leur sein de classes maternelles. Le taux d’admission est de 70 % et l’écart entre les filles et les garçons est en nette régression et s’établit à 2 % en 2022. En 2021, le taux de réussite à l’entrée en 6eme est de 84 % malgré un contexte sanitaire peu favorable (fermeture des écoles). En ce qui concerne les abandons scolaires, le taux est passé de 5 % en 2018 à 2% en 2021. Plus de 300 enseignants sont formés sur les pratiques pédagogiques et d’autres thématiques utiles à l’exercice de leur métier. Malgré ces avancées, des contraintes d’ordre structurelles (politiques et sociétales) ne cessent de réapparaitre, mettant à mal les efforts fournis jusqu’ici par Maeecha .

Sur les trois prochaines années, Maeecha va renforcer son dispositif d’intervention dans les écoles publiques et diversifier et/ou innover ses approches et méthodes d’intervention pour atteindre son objectif d’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage.

Eco-écoles :

En union des Comores, la sensibilisation et la lutte pour l’environnement sont des sujets lointains. De plus, alors que le potentiel de production agricole est possible, les importations de denrées alimentaires ne font que croître. Par exemple, le riz, élément de base du régime alimentaire, est importé à plus de 95 %.
Ces difficultés engendrent de nombreuses pénuries et un taux de malnutrition important qui ne cesse d’augmenter (environ 30% chez les enfants de moins de 5 ans selon l’OMS).
Soucieux de préserver l’avenir des enfants comoriens, notre partenaire MAEECHA a décidé d’agir pour une agriculture durable et locale, en sensibilisant à l’environnement les jeunes et les élèves.

L’année 2022 a été marquée par l’élargissement de comités éco-écoles au sein des 24 établissements scolaires publics de Nyumakele ; aussi 5 720 élèves et 96 enseignants sont sensibilisés sur les enjeux de l’éducation au développement durable (EDD).  

Ces projets portaient sur la biodiversité, la nature, l’eau, les déchets, l’énergie etc. Les projets sont exécutés et l’évaluation faite a permis de cerner les points à améliorer.

Sans moyens supplémentaires, il sera impossible pour ces jeunes éco-citoyens en herbe de poursuivre leurs actions :

  • Achat de plants de fleurs et de produits comestibles (maïs, bananes, tomates…) ;
  • Achat de matériels (balais et paniers artisanaux servant de poubelle, brouettes, gants…) ;
  • Acquisition de gouttières et de fûts pour stocker les eaux de pluie ;
  • Formation au tri et au recyclage des déchets ;
  • Mise en place d’un jardin scolaire.

> Je soutiens l’activité éco-écoles

IMPACTS

  • 809 bénéficiaires directs dans le préscolaire (de 0 à à 6 ans) ;
  • 10 505 bénéficiaires directs dans le primaire (de 6 à 13 ans) ;
  • 179 bénéficiaires directs dans le secondaire (de 13 à 17 ans) ;

PROJET

Les objectifs sont de renforcer les acquisitions scolaires des élèves des écoles primaires publiques du Nyumakele et de l’ECMA et d’améliorer le cadre de vie scolaire des élèves des EPP du Nyumakele et de l’ECMA : de la maternelle au CM2. 

Dans sa stratégie d’accompagnement du système éducatif comorien, l’action de l’ONG Maeecha s’inscrit dans une démarche holistique et dans une approche multi-acteurs. Elle se veut promotrice d’une éducation inclusive, à travers des activités éducatives développées particulièrement dans le Nyumakele, région la plus densément peuplée et de surcroit la plus pauvre de l’Île d’Anjouan, aux Comores.

L’accompagnement de Maeecha sur le système éducatif comorien s’aligne aux politiques poursuivies par le ministère de l’éducation nationale (MEN), qui sont traduites dans les différents documents stratégiques – « renforcement de l’accès aux services d’éducation et de formation de qualité, réduction du  déséquilibre structurel qui existe dans le système éducatif entre les différents niveaux d’enseignement et de formation, accroître l’efficience des services éducatifs offerts et enfin amélioration de la gestion du système en impliquant les acteurs locaux »- et contribue également à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’objectif  4 « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Ainsi, Maeecha ambitionne à renforcer à travers l’innovation, les approches visant à l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation par l’offre éducative pour les élèves et les enseignants, une gamme d’activités permettant d’aboutir à des bons résultats scolaires. Ces innovations permettront également de répondre aux besoins spécifiques des enfants exclus du système éducatif en leur offrant des espaces éducatifs et des cours alternatifs adaptés. Quant aux différents structures et acteurs locaux ou accompagnateurs du système éducatif, leurs capacités se verront renforcées pour une meilleure gouvernance. En outre, Maeecha accompagne les acteurs du conseil d’école dans la réalisation des projetés d’établissements scolaires, avec l’implication des collectivités locales.

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Budget

Projet global : 308 570 € (dont 4 792 € affectés à la mise en place des actions d’éducation au développement durable).

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