Nasser Assoumani, le Directeur de l'ONG Maeecha, est venu au siège de l'association PARTAGE avec les enfants du monde

Nasser Assoumani, le Directeur de l’ONG Maeecha, est venu au siège de PARTAGE le jeudi 2 mars 2023 pour rencontrer l’équipe et parler du contexte actuel aux Comores.

Contexte en Union des Comores

La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont des conséquences sur l’économie de l’archipel volcanique situé au large de la côte Est de l’Afrique : une augmentation des prix en général et notamment des denrées de premières nécessités comme le riz. Tous les secteurs sont frappés, il n’y a pas de famine, mais la population a faim. La population s’entraide et se partage les fruits, en quantité sur l’île.

Côté santé, Nasser Assoumani explique que l’approche est aujourd’hui marchande : si quelqu’un a des problèmes de santé sérieux, il ne peut être pris en charge directement sur l’île et doit aller à l’étranger, ce qui a un coût. Il y a deux vols par semaine, avec des malades à bord, et tout le monde ne peut pas se faire soigner à l’étranger. Ce sont donc les populations les plus vulnérables qui sont touchées par la problématique d’accès aux soins.

En matière d’éducation, les changements réguliers de ministres entraînent des revirements de cap et de projets incessants, créant finalement une stagnation dans le domaine.

En juillet 2019, Emmanuel Macron avait fait l’annonce d’une enveloppe de 150 millions d’euros sur trois ans, soit la multiplication par dix des moyens engagés par l’Agence Française de Développement. Il semblerait que seulement 22 % de celle-ci ait été utilisée sur 4 ans.

Et pour Maeecha…

Dans la zone d’intervention de l’ONG, dans le Nyumakele, les projets scolaires avancent et les résultats scolaires sont meilleurs. De nombreuses animations sont mises en place et les enseignants sont motivés. Il y a eu beaucoup d’innovations depuis la période de COVID facilitant l’éducation à distance avec la radio et un projet pilote visant l’utilisation d’outils numériques.

Maeecha poursuit sa mission qui est de contribuer à l’amélioration des acquisitions scolaires en renforçant les compétences des enseignants. Nasser Assoumani précise cependant qu’il y a beaucoup de turn-over et moins de bénévoles dans le milieu des enseignants. Des volontaires enseignent, mais  ne sont pas du domaine de l’éducation. La qualité de l’enseignement en pâtit.

Le prix des fournitures scolaires augmente, ce qui provoque des difficultés auprès des familles les plus défavorisées pour la scolarisation de leurs enfants.

Maeecha appuie les Conseils d’école et les éco-écoles sur les questions liées au développement durable et au climat afin de sensibiliser les enfants et les familles. Elle travaille en collaboration avec Mayotte sur la question de la déscolarisation. Les sorties de programme, dans le cadre du parrainage, sont souvent dûes à des départs sur l’île de Mayotte.

Depuis deux ans, l’association travaille également avec l’Union Européenne sur le sujet de la protection de l’enfance. Maeecha se focalise sur les enfants en situation d’isolement, des enfants qui sont confiés à des proches, car les parents légaux sont soit décédés, soit sont partis sur Mayotte, Madagascar ou en France, le risque étant alors pour ces enfants d’être confrontés à la violence ou à l’exploitation. C’est pourquoi, Maeecha mène des actions de plaidoyer auprès des autorités pour formaliser l’accueil des enfants dans des familles d’accueil.

Maeecha travaille également sur un programme d’insertion professionnelle pour les enfants qui ne peuvent atteindre le collège, sur un programme d’assainissement des latrines et sur le renforcement des activités liées à l’éducation au développement durable et à l’environnement. Toutes les écoles de la zone d’intervention sont dans un process de labellisation « éco-école ».