Le Honduras est un pays d’Amérique Centrale de plus de 8 millions d’habitants. Il est considéré comme l’un des deux pays les plus violents au monde1 avec le Salvador, hors pays en guerre.

La violence fait partie du quotidien

Dans les quartiers très défavorisés de Tegucigalpa, capitale du Honduras, les maras2 font régner la terreur chez les habitants. Ils se livrent une guerre pour le contrôle du trafic de drogue et de l’extorsion organisée. La violence vient aussi de l’Etat. régulièrement secoué par des scandales de corruption. En effet, l’Etat hondurien a fait le choix de la répression par la promotion de l’usage de la force contre tous ceux identifiés comme « délinquants » et l’adoption de lois tendant à criminaliser la jeunesse. A cette violence de l’environnement s’ajoute souvent celle existant au sein de la famille. Elle est la conséquence de la désintégration familiale causée par les grossesses précoces, l’émigration des parents vers les Etats-Unis ou l’emprisonnement de membres de la famille.

Honduras CompartirLe pari d’une association

Partage soutient les actions de Compartir depuis sa création, il y a 26 ans. Cette association hondurienne a fait le choix de la prévention afin d’offrir, aux enfants, aux jeunes et familles de ces quartiers défavorisés, des opportunités, d’améliorer leur qualité de vie et de créer un environnement plus favorable à l’épanouissement des enfants. Dans un climat où la plupart des jeunes n’ont comme perspective que le chômage, le trafic de drogue et la violence, Compartir accompagne les plus fragiles dans la construction de leur projet de vie.

Compartir travaille avec les enfants, les jeunes, les familles, les différents acteurs et institutions présents. Les activités proposées, au sein des centres communautaires de l’association, sont nombreuses. Elles permettent de toucher un large public allant des jeunes enfants de maternelle aux mères et pères de famille.

L’association Compartir aide les enfants et les jeunes à acquérir savoirs et compétences. Elle s’attache tout d’abord à permettre aux enfants de recevoir une éducation de qualité. Ainsi, chaque année, elle apporte un soutien scolaire à plus de 800 enfants de primaire et collège. Elle scolarise 200 enfants dans ses écoles maternelles. Elle offre des fournitures, manuels scolaires et uniformes à près de 2 000 enfants démunis. Compartir propose également aux jeunes de se former dans différents domaines3 : informatique, coiffure, boulangerie, métallurgie…

Grâce à son réseau de bibliothèques communautaires, sectorielles et mobiles, Compartir permet chaque mois à plus de 2 000 enfants de développer leur goût pour la lecture. Des clubs de lecteurs fonctionnent dans plusieurs bibliothèques et rencontrent un franc succès.

Une vision de l’éducation holistique

Honduras Enfants au sport

En plus de l’acquisition de savoirs académiques, l’association donne l’opportunité aux enfants et aux jeunes d’avoir accès à la culture, au sport, aux loisirs, d’être sensibilisés à la protection de

l’environnement, l’hygiène ou encore la santé. Les différentes activités culturelles et sportives proposées ouvrent de nouveaux horizons à ces enfants et jeunes. Elles leur permettent également d’apprendre à vivre ensemble, à échanger, à se respecter eux-mêmes et à respecter les autres.

Pour pouvoir réaliser ses nombreuses activités, Compartir s’appuie sur une équipe de professionnels expérimentés et de très nombreux bénévoles. Ceux-ci, souvent issus des quartiers d’intervention,  sont anciens bénéficiaires, étudiants ou mères de famille.

Par ailleurs, l’accompagnement des familles et le développement communautaire ont une place très importante dans l’intervention de l’association. Il est essentiel de travailler sur l’environnement d’un enfant pour améliorer ses conditions de vie. C’est pourquoi, les éducateurs de l’association rendent régulièrement visite aux familles et les accompagnent. De plus, Compartir propose aux parents, des séances de formation sur diverses thématiques. Droits de l’enfant, alimentation saine, éducation, hygiène… sont abordées. Par ailleurs, incitées à s’impliquer dans le développement de leur environnement, les familles s’organisent en comité pour améliorer la vie dans leur quartier.

Honduras contre la violenceRenforcer les liens entre les habitants de ces quartiers est un enjeu clé

Dans un contexte où la violence incite beaucoup au repli sur soi, à l’individualisme, la réalisation par Compartir de grandes activités festives, sportives ou encore de marches pour la paix est aussi un moyen pour les habitants de se réapproprier peu à peu les espaces publics de leur quartier, trop souvent abandonnés à cause du trafic de drogue et de la violence en général.

Des résultats significatifshonduras enfant

La qualité et l’efficacité du travail de Compartir ont été démontrées par l’étude des effets de 20 ans d’intervention de l’association4. Par exemple, l’étude a montré que plus de 90 % des élèves appuyés par Compartir (soutien scolaire, bibliothèque…) terminent le cycle primaire alors qu’en moyenne, dans les 3 quartiers d’intervention, ce taux est de 40 %. Les résultats au niveau de la participation communautaire, notamment de l’émergence de femmes leaders dans les quartiers, sont également significatifs.

L’enquête réalisée dans le cadre de cette étude a aussi montré que les enfants, jeunes et adultes ayant participé aux activités de Compartir ont une bonne connaissance des droits de l’enfant ainsi que des droits fondamentaux : santé, alimentation, éducation, loisirs.

Le travail à accomplir reste énorme car la violence et la corruption continuent de gangréner le Honduras. Tout particulièrement les zones les plus défavorisées où intervient Compartir. Cependant, nous sommes persuadés qu’il faut continuer dans cette voie. La prévention est la clé pour offrir à ces enfants un avenir meilleur.donner_home_on

  1. Données de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.
  2. Nom donné aux gangs armés originaires d’Amérique Centrale.
  3. Dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut National de Formation Professionnelle.
  4. Réalisée en 2013-2014, avec l’appui de Partage, par une équipe de consultantes internationales.