20 jours après le terrible tremblement de terre d’une magnitude de 7,8, qui a frappé le Népal, le pays ne s’en sort pas de ce cauchemar. En effet, le 12 mai dernier, un autre tremblement de terre d’une magnitude de 7,3 a frappé le pays, causant de nouveau près d’une centaine de morts et quelques 2 000 blessés, sans compter l’impact psychologique pour toute la population de vivre en permanence dans la peur d’un nouveau séisme. Le nombre de victimes s’élève à présent à plus de 8 000 morts et près de 18 000 blessés.

nepal6Les dégâts matériels sont immenses, aussi bien des bâtiments publics que des maisons d’habitations, sans compter une grande partie du patrimoine culturel et historique tristement détruit. Au total, ce sont plus de 8 millions de personnes qui sont dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence, dont 1 million qui nécessite une assistance alimentaire dans les 11 districts les plus touchés (rapport OCHA, 15 mai 2015). Les répliques en continu, et celle du 12 mai en particulier, ont provoqué de nombreux glissements de terrain, rendant l’accès aux zones reculées encore plus compliqué. A cela viennent s’ajouter les pluies d’une mousson qui arrive cette année un mois avant la normale et qui tous les ans provoque de nombreux glissements de terrains et détruit de nombreuses cultures vivrières. Ainsi, certaines communautés sont encore coupées de l’aide humanitaire. Cette situation catastrophique rend encore plus urgente l’arrivée de l’aide humanitaire et la mise à l’abri des populations qui ont perdu leur maison ou qui ne peuvent plus y retourner. La situation sanitaire est particulièrement alarmante et alerte sur une possible épidémie de choléra (WHO).

La situation des enfants est très vulnérable dans un tel contexte

De nombreux enfants se retrouvent orphelins ou contraints de vivre dans des conditions de grande promiscuité. Les risques de trafics et d’abus sont très élevés, en particulier pour les jeunes filles. Alors que les écoles devaient rouvrir le 15 mai, la décision a été prise de reporter encore de quelques semaines l’ouverture des classes, suite au séisme du 12 mai. Cela sans compter que 3 552 écoles ont été entièrement détruites et plus de 6 000 ont été abîmées par les différents séismes et devront donc être restaurées voire reconstruites. Heureusement, tous nos partenaires vont bien et s’efforcent de venir en aide au plus grand nombre de victimes, faisant souvent face eux-mêmes aux mêmes préoccupations et besoins.

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Les locaux de notre partenaire Bikalpa ont été affectés mais leur terrain sert à nouveau de campement pour les familles contraintes de vivre sous la tente ou simplement par peur des répliques. Ce sont donc quelques 500 enfants qui bénéficient des programmes et des activités de soutien offerts par l’équipe de Bikalpa.
En parallèle, une partie de l’équipe achemine l’aide dans les districts les plus touchés dont Kavre et Sindulpachok (nourriture, médicaments, sifflets). Mais les familles manquent souvent d’eau potable et de générateurs électriques. Les équipes assurent également des formations auprès des directeurs d’écoles et des enseignants afin qu’ils puissent faire face à la situation et gérer les traumatismes. Bikalpa a souhaité orienter son aide vers les enfants, en particulier en réalisant des activités ludiques et des activités permettant de traiter les traumatismes ou servant à sensibiliser les enfants et les parents sur les risques de trafic et d’abus.

Partage a déjà envoyé 15 000 € pour financer les distributions pour les enfants (environ 1 000 enfants concernés).

nepal5Concernant notre partenaire VOC (Voice of Children), heureusement toute l’équipe et les bénéficiaires sont sains et saufs. Cependant, de nombreux enfants qui avaient pu être réintégrés dans leur famille ont vu leurs maisons détruites ou très endommagées et doivent faire face à ces nouvelles difficultés. VOC a donc choisi d’intervenir dans un premier temps avec une aide d’urgence, en apportant des produits de base aux victimes et en leur fournissant : couvertures, bâches, nourriture, eau potable, habits. Ils viennent également en aide aux femmes enceintes et aux femmes encore en allaitement avec leurs nouveau-nés. Ils leur distribuent des aliments plus riches et plus adaptés. En effet, selon l’UNICEF, il y aurait 126 000 femmes enceintes actuellement et 200 000 jeunes filles entre 19 et 29 ans, considérées comme les plus vulnérables. VOC prévoit de venir en aide à quelques 3 000 familles en leur distribuant les produits de base et en les accompagnant à retrouver si possible leur vie de tous les jours peu à peu. Sur le long terme, VOC prévoit de travailler plus spécifiquement sur l’accompagnement psychosocial des familles et des enfants.

A l’heure actuelle, Partage a déjà envoyé 20 000€ pour soutenir leurs actions.

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Enfin, notre partenaire CWCN (Child Watabaran Center, Népal) a également poursuivi ses activités malgré les répliques et la situation. L’équipe a pu établir un centre de santé dans un camp de Sindhulpachok et un à Jhor. Ils ont également pu apporter des premiers secours aux personnes vivants sous les tentes, en aidant au nettoyage des campements et en améliorant les conditions sanitaires. De plus, ils fournissent un suivi individuel aux enfants les plus affectés parmi leurs bénéficiaires ainsi qu’une aide matérielle pour reconstruire et sécuriser leurs habitations. Dans un deuxième temps, CWCN prévoit d’accompagner les enfants dans la gestion de leur traumatisme post-séisme à travers différentes activités.

Partage prévoit également de soutenir financièrement CWCN, notamment dans l’achat des médicaments.

Après avoir connu ces 2 terribles tremblements de terre, de nombreuses répliques font trembler la population et ne leur permettent pas de reprendre une vie « normale ». Outre, celle des structures, notamment des écoles, la reconstruction psychologique des enfants, femmes et hommes touchés par ces séismes meurtriers s’annonce longue et difficile.

Charlotte de Poncins
Responsable du Suivi des Programmes