Notre partenaire Thaïlandais CPCR est allé à la rencontre de trois enfants bénéficiaires pour recueillir leurs témoignages.
« Nous ne pouvons ignorer l’énorme impact que le Covid-19 a eu sur chacun d’entre nous partout dans le monde. Notre mode de vie a été dramatiquement transformé. Tout comme celui des enfants Thaïlandais. Depuis que le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et étendu la période de confinement jusqu’au 31 mai, tous les enfants doivent rester à leur domicile et ne peuvent plus retourner à l’école.
La semaine dernière, l’association CPCR a pu rendre visite à trois enfants qui vivent dans le voisinage de leurs bureaux. Ces enfants ont fréquenté Baan paplearn, la classe d’apprentissage en extérieur de l’association, le deuxième et le quatrième samedi de chaque mois. Nous avons ainsi pu échanger avec eux et leur demander comment ils s’étaient adaptés à cette situation.
Le premier enfant que nous avons rencontré était une petite fille de 13 ans. Elle s’appelle Bung et fréquente Baan paplearn depuis 2017. Que savait-elle du Covid-19 ? Il fut surprenant de constater tout ce que cette enfant savait à propos de ce virus. Elle nous expliqua que le Covid-19 avait fait son apparition en Chine puis, qu’il s’était diffusé dans de nombreux pays à travers le monde. Désormais, l’épidémie avait empiré. L’économie allait mal et beaucoup de personnes étaient décédées. Tout le monde savait que le Covid-19 était extrêmement dangereux, de nombreux pays avaient donc décrété un confinement. Il n’y avait plus de touristes parce que les gens ne pouvaient plus voyager. Puisque nous connaissions tous la dangerosité de cette maladie, nous devions nous protéger. Nous devions porter un masque, manger des aliments bien cuits et nous laver les mains régulièrement. Elle a aussi abordé sa vie à la maison, qui était devenue un peu ennuyeuse. Son père allait toujours au travail, elle aidait sa mère pour les tâches à la maison. Parfois, elle jouait ou écoutait de la musique. Elle ne sortait plus du tout et ses amis lui manquaient beaucoup. Enfin, elle tenait à envoyer son soutien moral à tout le monde sur la planète. Elle nous a dit que nous allions traverser tout cela ensemble : « Je pense que nous vaincrons l’épidémie si nous l’affrontons dans l’unité ». Même si Bung nous a dit que rester à la maison n’était pas facile, nous avons compris qu’elle continuait de réviser ses leçons et attendait impatiemment de retourner à l’école le 1er juillet.
Après avoir dit aurevoir à Bung, nous avons rencontré deux autres enfants, un petit garçon et une petite fille âgés de 9 ans, Tonkla et Khambum, qui fréquentent tous les deux Baan paplearn depuis 2019. À nouveau, nous avons parlé avec ces deux enfants pour savoir comment ils allaient et, comment ils vivaient lors de cette pandémie Covid-19. Après avoir conversé avec eux pendant un moment, il s’avéra que les deux enfants connaissaient cette crise et qu’ils s’étaient très bien adaptés à la situation. Ils nous ont dit que le Covid-19 était une nouvelle épidémie. Que cela n’était jamais arrivé avant, qu’il n’y avait pas de vaccin, mais que tout le monde pouvait se protéger du Covid-19. Les symptômes du Covid-19 étaient la fièvre, la toux, l’écoulement nasal, les vertiges et les évanouissements. En revanche, dans certains cas, il pouvait ne pas y avoir de symptômes du tout. Le Covid-19 pouvait être transmis d’une personne à une autre, si cette personne avait été au contact de sécrétions, comme par exemple de la salive ou du mucus nasal. Ainsi, nous pouvions nous protéger en restant à la maison et en essayant de ne pas sortir du tout. Si nous devions sortir, il fallait porter un masque pour nous protéger du virus. Nous devions nous laver les mains régulièrement et toujours disposer de gel nettoyant. Les enfants ajoutaient que, puisqu’il n’y avait pas de vaccin, les médecins ne pourraient s’occuper de nous tous si nous ne respections pas ces conditions. Cela nous démontra à quel point ces enfants avaient compris la pandémie.
Mais qu’en était-il de leur vie durant cette période de confinement ?
Ils nous dirent tous les deux qu’il s’ennuyaient puisqu’ils ne voyaient plus leurs copains d’école. Malgré tout, ils voyaient certains de leurs amis qui vivent près de leur maison. Ils passaient le temps en révisant leurs leçons et en lisant des livres. Puisque ces deux enfants avaient souvent fréquenté Baan paplearn, ils utilisaient à la maison ce qu’ils y avaient appris. Certes, ils aidaient leurs parents à cuisiner et à faire les tâches ménagères, mais ils pouvaient aussi refaire chez eux les nombreuses activités artistiques qu’ils avaient apprises avec les volontaires du CPCR et pouvaient jouer.
Avant de finir notre conversation, ils tenaient tous les deux à nous montrer quelque chose. Ils avaient fait des dessins. Ils souhaitaient les donner à des docteurs. Ils voulaient les remercier de prendre soin de chacun de nous à travers le monde. Vivre durant l’épidémie de Covid-19 n’est pas facile, mais si nous l’acceptons et si nous nous adaptons à cette situation, cela sera bénéfique pour tous.
Un grand merci à ces enfants dont nous sommes si fiers. Ils ont compris la situation et continuent à vivre sereinement. Nous pensons que ces enfants pourront utiliser ces connaissances pour aider les gens qui les entourent et qu’enfin, tous ensemble, nous pourrons traverser cette épreuve qu’est le Covid-19. »