Synopsis – Film documentaire « Demain est à nous », réalisé par Gilles de Maistre – 2019
 

Ce sont des enfants venus des quatre coins du monde, des enfants qui se battent pour leurs convictions. Ils s’appellent Cris, José, Paola, Amina, Zack ou Anwarra… Jamais ils ne se sont dit qu’ils étaient trop jeunes, trop faibles, trop seuls pour se lever contre l’injustice ou les violences. Au contraire, par leur force de caractère, ils inversent le cours des choses et entraînent avec eux des dizaines d’autres enfants. [ …ils s’engagent sur tous les fronts. Si petits soient-ils, ils prennent conscience d’une injustice ou d’un dysfonctionnement, soit parce qu’ils l’ont subi eux-mêmes, soit parce qu’ils en ont été témoins, et ont décidé d’agir. [ …] ce film documentaire part à la rencontre de ces enfants qui ont trouvé la force et le courage de mener leurs combats. 


Interview de Jean-François CamilleriPrésident d’Echo Studio, producteur et distributeur du film « Demain est à nous » : 


Quel message souhaitiez-vous faire passer à travers le documentaire “Demain est à nous”? Pourquoi avoir décidé de travailler sur ce sujet ? Quelles étaient vos motivations ? 

Le message est dans le titre tout simplement. Il n’y a pas d’âge pour prendre des initiatives. L’idée de Gilles de Maistre est très simple, nous voulions prendre des exemples dans l’adversité et prouver qu’il est est possible de réaliser des actions pour changer les choses et faire en sorte que demain soit meilleur. Tout est possible! nous voulions prouver par l’exemple que c’est possible d’y arriver. On espère qu’en France et ailleurs les gens puissent prendre exemple sur ça et faire évoluer la société. On est tous capable de le faire, d’inciter les enfants et donner des pistes aux personnes.


Comment Gilles de Maistre a t-il réussi à vous embarquer dans un tel projet ? 

(rires) Il a 6 enfants et voulait pour commencer, leur faire passer ce message ! c’était très important pour lui que ses enfants et les enfants du monde puissent avoir ce message. Ensuite, je suis président d’Echo Studio et l’objectif principal de ce studio est de contribuer à un monde meilleur en produisant et diffusant des contenus de qualité sur l’environnement, l’éducation, les enfants, l’accès à l’eau par exemple à travers des films, séries ou documentaires. Le but est d’inspirer le changement, inciter à l’action ! Nous voulions aussi aider les personnes présentes dans le film et donner par la suite envie aux gens de faire ça, de s’engager et de faire bouger les choses.

 

Comment s’est déroulé le tournage de ce film ? Comment avez-vous choisi les pays ou les initiatives personnelles des enfants pour la réalisation de ce film ? 

Il a été très difficile de choisir… On a commencé par faire de nombreuses recherches et passer beaucoup de temps dessus. On a pu trouver beaucoup d’histoires différentes ! Aujourd’hui avec internet et les réseaux sociaux, c’est plus simple, chaque histoire incroyable va être publiée. C’était donc assez facile de trouver les histoires mais plus difficile de les choisir.
Pour faire ce choix, tout se portait sur l’équilibre que nous voulions dans le documentaire. Nous avons voulu rendre les histoires et le documentaire équilibré, on a donc fait un équilibrage. Il était donc important pour nous de choisir des histoires sur un garçon, sur une fille, des initiatives personnelles ou en groupe, de prendre des histoires ayant une différence sur l’âge, la personnalité, le pays ou le continent. Il fallait aussi que les histoires soient intéressantes filmatographiquement. Nos choix se sont donc portés sur ces critères.

 

Le documentaire montre que les enfants ont tous en commun la force de s’engager, de faire changer les choses, d’aider et de donner. Pour vous, quels sont les autres points en commun de ces enfants ?

Ce sont des enfants qui ont tous un rêve ! Ils ont une volonté, une force, une conscience sociale forte et agissent tous ! Attention par contre, il faut faire la différence entre agir et condamner. Ce sont deux manières différentes de faire bouger les choses. Eux agissent! Ils ne condamnent pas. On voulait montrer à travers ce documentaire des enfants qui font et non qui condamnent. Ils sont directement sur le terrain, prennent des initiatives dès leur plus jeune age. D’ailleurs, les répercussion sont belles et encourageantes. Il y a eu grâce à cela un changement dans leur ville. 


Quel est votre plus beau souvenir lors de ce tournage ? 

Clairement, le tournage au Pérou ! Lorsque nous sommes arrivés c’était un choc visuel et affectif… notre rencontre avec José  était juste incroyable. La ville est magnifique et voir le pouvoir qu’a José de  réussir à convaincre la communauté est juste magique. C’était un moment très fort. 

Mon autre plus beau souvenir restera la sortie du film. Nous avons eu la chance de pouvoir faire venir José, Arthur et Aissatou ! Ils ne s’étaient jamais rencontré et pourtant, lorsqu’ils se sont vu, ils se sont sautés dans les bras et ne se sont plus lâchés pendant les 4 jours. Ils parlent trois langues différentes, ne viennent pas du même pays, ni du même continent, ils n’ont pas la même culture mais leurs échanges étaient si fluides et simples… c’était magique et magnifique à voir. C’est une scène qu’il est difficile d’oublier. 

Ensuite, pendant la projection, tous les enfants présents se sont levés et ont applaudis, il y a eu beaucoup de questions, c’était incroyable ! Nous avons aussi eu un discours d’Aissatou… très fort ! c’était un discours incroyable.

 

Toutes les initiatives des enfants vu dans ce film sont extrêmement belles, touchantes et impactantes, mais quelle est l’histoire qui vous touche le plus ou qui vous a le plus marqué ? pour quelles raisons ? 

Effectivement toutes les histoires nous ont touchés, chacune pour des raisons différentes. Elles sont toutes inspirantes et fortes. Mais celle qui me touche le plus est celle de José au Pérou. Son histoire est forte, touchante et impactante. Déjà, le fait qu’il est crée son projet, qu’il ai eu l’idée a 8 ans, c’est juste pas pensable, pas imaginable. Créer une banque coopérative pour permettre aux enfants et aux jeunes de sa ville de gagner de l’argent en collectant des déchets, c’est juste incroyable et ingénieux. Penser à ça à 8 ans !
Aujourd’hui, il faut savoir que des milliers de familles utilisent son système, plus de 6000 enfants, et ça continue d’évoluer. Plein de personnes viennent le démarcher pour que son projet se développe dans d’autres villes.

En plus de ça, son idée à une triple action bénéfique:
Pour commencer, grâce à son projet, la ville est plus propre, il y a beaucoup moins de plastique! Par une idée, il incite au recyclage et résout ainsi intelligemment un problème environnemental.
Ensuite, les enfants sortent d’une semi-pauvreté, peuvent s’acheter des livres, des cadeaux, de la nourriture, ou des outils pour l’école. Ils ont ainsi une vie meilleure.
Enfin, son projet incite à l’école. Tout se passe là-bas! ils remettent les déchets à l’école, la banque est également à l’école. Le lien avec l’éducation est donc fort et développé grâce à son projet, ce qui est incroyable.

 

D’après vous, l’éducation peut-elle avoir un impact sur l’engagement des enfants et leur participation à un avenir meilleur ?

Oui, c’est même capital ! l’éducation peut complètement aider les enfants à s’engager et changer le monde. Tout passe par là ! 

 

D’après vous, l’enseignement du développement durable à l’école pourrait-il aussi créer un engagement fort et développer des initiatives personnelles auprès des enfants ? 

Oui je pense mais il faut que ce soit au niveau des enfants par contre. Il faut qu’ils puissent comprendre ! C’est un sujet assez difficile qui devient de plus en plus médiatisé et qui passe par la politique aujourd’hui, donc il faudrait que ce soit adapté pour eux, pour une meilleure compréhension. Mais, c’est essentiel d’en parler. Il faudrait mettre au moins 2 heures de cours par semaine et le tourner comme une activité ludique ou créative. Il faudrait réussir à Inciter au changement, à l’action, aux initiatives personnelles à travers des projets ou des cours ludiques à l’école. 


Pour vous, quel est l’intérêt de développer ce type d’enseignement auprès des enfants ?

Créer des cours sur ce sujet, enseigner et montrer l’importance qu’occupe l’environnement aujourd’hui permettrait d’inciter à l’action et de faire bouger les choses ! En plus, si les enfants comprennent à travers l’éducation les enjeux du développement durable, ils pourront également en parler à leur parents et faire en sorte que les bonnes pratiques soient utilisées par tous ! C’est donc capital !

 

Quels sont les liens entre la formation à la citoyenneté et le développement durable d’après-vous ?

Tout simplement, faire des enfants des citoyens responsables. Tout passe par là ! Qu’ils aient conscience des enjeux actuels sur le développement durable, sur l’égalité entre les hommes et les femmes, la santé, l’alimentation, la propreté et la gestion des déchets ou des consommations. Un enfant responsable est forcément un enfant lié aux problématiques environnementales et un enfant conscient de la situation actuelle.  

 

Quelles stratégies devraient adopter les pays ?

Je ne souhaite pas trop me prononcer dessus mais pour moi, il faudrait mettre obligatoirement ce type de programme, cours ou activités à l’école. Dès le plus jeune age jusqu’au moins, les études supérieures. 

 

Aux Philippines, les élèves doivent planter 10 arbres pour valider leur diplôme et l’Italie est aujourd’hui le 1er pays à rendre obligatoire l’étude du réchauffement climatique de la primaire au lycée. Que pensez-vous de ces méthodes ? est-ce suffisant ? 

Oui, j’étais au courant de ça d’ailleurs ! c’est très bien, de très belles initiatives. Si on pouvait tous copier ce type de projet déjà pour commencer ce serait une très bonne chose. C’est évidemment des pistes à prendre et à suivre si l’on veut réussir à faire changer les choses. Ça me parait évident.

 

Quel message souhaitez-nous nous faire passer ? 

Si je devais faire passer un message je dirai, n’attendez pas que le gouvernement fasse des choses. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il s’agit de la responsabilité de tous ! on est tous responsables et nous pouvons tous faire en sorte que demain soit meilleur ! Il ne faut pas attendre que le gouvernement ou d’autres personnes agissent pour nous. N’attendons-pas et lançons nous ! C’est le message que l’on a voulu faire passer dans le documentaire “Demain est à nous” et que je souhaite faire passer aujourd’hui aussi. Je souhaite pousser la communauté à évoluer. Inspirez les personnes autour de vous, osez, agissez, soyez conscients des enjeux ! Sensibilisez les personnes autour de vous, faites des actions positives et concrètes car tout le monde en est capable. Si des enfants de 8 ans le font, alors pourquoi pas vous ? 

 

Interview réalisé par Mélanie Valroff