Les objectifs de développement durable (ODD) constituent une feuille de route pour l’humanité : ils nous donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice.
Le dérèglement climatique est l’un des plus grands défis. Mais s’il nous impacte tous, il n’a pas la même influence en fonction du pays et des situations. Nous sommes tous sur la même planète, tous sur le même bateau, mais ce bateau ne coule pas à la même vitesse pour tout le monde.
La crise de la COVID-19 met en évidence ce que les ODD avaient déjà révélé : aucun pays ne peut lutter contre le changement climatique seul ni prévenir les pandémies. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne peuvent être surmontées de manière isolée. Les progrès nécessitent de s’entendre en tant que communauté mondiale.
Les enfants, eux-mêmes touchés directement par les effets du changement climatique, ont pris conscience de l’importance et deviennent acteurs du changement, en se mobilisant à différents endroits du monde.

Le dérèglement climatique renforce les inégalités

Le dérèglement climatique a des conséquences directes et concrètes sur le développement des pays où nos partenaires interviennent.
Sur le premier semestre de l’année par exemple, alors même que nous nous confinions et que la pandémie réduisait les activités économiques, en Amazonie brésilienne, le taux de déforestation atteignait un nouveau record : 7,5 fois la surface de Paris disparue en trois mois. Toujours en Amérique Latine, au Honduras, ce sont plus de 120 activistes environnementaux qui ont été assassinés depuis 2010 pour s’être opposés à la construction de mines, barrages ou à la déforestation de leurs terres.
Entre 1999 à 2018, sept des dix pays les plus touchés par des événements climatiques extrêmes ont été des « pays en développement » à revenu par habitant faible ou moyen.
De plus, plusieurs études ont démontré que le dérèglement climatique accroît les inégalités entre les pays, que ce soit au travers de la réduction des rendements agricoles, de l’impact sur la santé des habitants mais aussi au travers de l’augmentation de catastrophes naturelles pour lesquelles ces pays sont malheureusement moins préparés.
Selon Noah Diffenbough, Climatologue, auteur de l’étude citée : « Nos résultats montrent que la plupart des pays les plus pauvres de la planète sont considérablement plus pauvres qu’ils ne l’auraient été sans le réchauffement climatique ».

L’écologie n’est pas uniquement une affaire d’adultes, ce sont les enfants les plus touchés

99 % des décès déjà attribués au changement climatique surviennent dans les « pays en développement ». Les enfants représentent 80 % de ces décès soit, 66,5 millions par an. De plus, les maladies diarrhéiques, le paludisme et la malnutrition, qui sont déjà les trois premières causes de mortalité infantile sont aggravées par le changement climatique.
Les mouvements tels que les Jeunes pour le climat (Youth For Climate) ont bien compris en organisant des grèves et des manifestations mondiales, le besoin de créer un changement radical.
La « justice environnementale » ne peut passer que par plus de justice sociale. En effet, en moyenne les 10 % les plus riches consomment environ 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres, alors même que les plus aisés sont les plus à même d’échapper aux conséquences du dérèglement climatique (meilleures infrastructures, plus d’accès à la médecine, plus de mobilité…).

Une importance comprise par PARTAGE et ses partenaires

Berta Caceres, militante environnementale hondurienne assassinée en 2016 pour son engagement, disait en 2015, lors de son discours d’acceptation du prix Goldman pour l’environnement, «Despertemos, despertemos, humanidad, ya no hay tiempo » (« Réveillons-nous, réveillons-nous, humanité, il n’y a plus de temps »).

PARTAGE a conscience de cet impératif. L’environnement est systématiquement pris en compte dans la validation des projets de nos partenaires. De plus, nous promouvons la mise en place de projets complémentaires centrés sur l’éducation à l’environnement ou la réduction de l’impact écologique de nos associations partenaires.

C’est ainsi que nous avons accompagné nos partenaires, au Burkina Faso (Dispensaire Trottoir), au Brésil (AGACC) et en Équateur (INEPE) dans l’installation de panneaux solaires pour subvenir à la majorité de leurs besoins en électricité. Tous ont bien conscience que ces installations doivent être couplées de formation pour être durables, c’est pourquoi les jeunes bénéficiaires ont été formés à l’installation et à l’entretien des panneaux solaires. A l’INEPE par exemple, les panneaux solaires font désormais partie intégrante du cursus de dernière année !

La déforestation abusive est un fléau dans le département des Collines au Bénin, c’est pourquoi notre partenaire RACINES s’est lancé dans un projet de protection de l’environnement par l’éducation.
Ainsi, 102 professeurs dans 17 écoles ont été formés aux bonnes pratiques environnementales et les écoles ont été équipées de livres illustratifs traitant des questions environnementales, ce qui a permis de créer dans les classes des coins lecture animés par les professeurs sur ces thématiques. De plus, des journées de reboisement ont été organisées avec la participation des enfants dans les villages pour mettre en terre et entretenir les plantes et les arbres locaux.

Dans le centre d’apprentissage de Tasala, chez notre partenaire HSF en Thaïlande, les familles sont formées à la culture locale et organique de potagers. Ici, l’éducation à l’environnement s’y fait au travers de la méthodologie de l’enfant à l’enfant. Voici un rapide extrait d’une présentation faite par une élève de primaire ayant bien compris l’importance de la biodiversité, pour ses camarades :
« Les forêts de mangrove appartiennent à tous ceux qui vivent dans cette communauté. Nous sommes très chanceux d’avoir une forêt de mangrove dans notre quartier. Il est de notre responsabilité d’en prendre soin et de continuer à les faire pousser afin qu’elles soient le lieu où les poissons, les crabes, les crevettes et les mollusques puissent vivre. Nos familles sont des pêcheurs, imaginez notre vie sans les forêts de mangrove ! ».

Le combat pour l’environnement est une lutte mondiale qui doit être livrée à toutes les échelles.
L’éducation à l’environnement, comme l’ont compris nos partenaires, permet à la jeunesse de s’approprier cette lutte et faire ainsi de demain un monde meilleur.

Auteur : Nahuel Dumenil, Responsable suivi des programmes Amérique latine et chargé réseau.

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