Maeecha, notre partenaire comorien, a appelé la population à participer massivement le mercredi 21 mai à une grande marche de protestation contre l’enlèvement, la séquestration et la menace de vente de plus de 200 jeunes filles au Nigeria par la secte islamique Boko Haram. Cette marche devait avoir lieu à Moroni (capitale de l’Union des Comores) et à Mutsamudu (capitale anjouanaise).

Cependant, à Moroni, le préfet a interdit la marche pacifiste. En lieu et place, Nasser Assoumani, directeur de l’association, a fait une déclaration en présence d’une centaine de lycéens, de parents d’élèves et des responsables des écoles privées, venus soutenir cette action destinée à conscientiser les comoriens sur cette barbarie.

201405_comores

 « Nous, ONG Maeecha, sommes très heureux de cette mobilisation pour soutenir les filles nigérianes qui sont en captivité depuis la nuit du 13 avril 2014 jusqu’à ce jour. Cette mobilisation témoigne de notre solidarité comorienne envers les peuples africains et surtout les plus défavorisés. Ces filles sont vouées à être mariées de force ou vendues comme des esclaves selon Aboubacar Shekau, leader du mouvement islamiste Boko Haram. Nous ne devons pas accepter cela…» a déclaré Nasser Assoumani.

Une histoire méconnue des lycées comoriens

Le but de cette manifestation était de sensibiliser le grand public du danger du mouvement Boko Haram et de plaider auprès des gouvernements pour agir rapidement à la libération de ces jeunes filles innocentes. Bon nombre de lycéens n’étaient pas informés de cet enlèvement : « Moi, je ne suis pas l’actualité internationale et du coup je ne connaissais pas cette histoire. C’est un acte lâche et horrible. Nous vous remercions de nous avoir tenus au courant. Nous allons continuer la mobilisation au sein de notre lycée afin de mettre tous les lycées au même diapason.» a lancé le président de coopérative du lycée de Moroni.

Quant à Madame Chakira Ali, 1ère adjointe de la Commune de Tsinimoipanga, présente à cette manifestation, elle se dit vraiment « choquée et consternée par le sort de ces filles et exprime sa sympathie et celle des mamans comoriennes à leurs familles ». Elle a, par ailleurs, lancé un appel « à la population comorienne et au gouvernement pour condamner cet acte barbare ».

Une mobilisation au-delà des attentes

A Anjouan, la mobilisation était au rendez-vous. Plus de 2 000 élèves, parents d’élèves, enseignants et autorités ont pris part à une marche pacifique. Presque toutes les écoles publiques et privées de Mutsamudu ont répondu à l’appel de mobilisation et ont marché dans un rayon de 5 km avec une banderole « Protégeons nos enfants. Nous sommes et serons tous les seuls responsables ». Ils ont aussi porté des pancartes avec le mot d’ordre « Bring back our girls » (« Rendez-vous nos filles »).

201405_comoresmaeecha

Le préfet de Musatmudu a fait une déclaration à la radio pour appeler les anjouanais à prendre au sérieux ce qui est arrivé à ces jeunes filles. Tout le monde doit considérer la sécurité dans les écoles comme une des priorités et chacun d’entre nous est responsable de son enfant.
Nasser Assoumani a conclu sa déclaration sur un appel au retour immédiat et sans conditions de ces jeunes filles

Nasser YOUSSOUF – Adjoint aux programmes Maeecha / Chargé de communication